Christian HOHMANN

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Ne pas confondre la destination et le chemin

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Les dirigeants et les managers peuvent être saisis de paralysie face à la difficulté de planifier stratégiquement, d'établir leur feuille de route stratégique, face aux incertitudes et aux conditions changeantes dans l’actualité, l’économie ou leur secteur d’activité. La réponse à cette difficulté apparente est, selon moi, qu’il ne faut pas confondre la destination et le chemin. C'est-à-dire l'intention stratégique, le but que l'on se fixe et les moyens d'y parvenir.

A propos du but, c'est un but lointain, relativement loin dans le temps. C’est un objectif de haut vol, très important, qui fait suite soit à une analyse stratégique ou qui relève de l'ambition du dirigeant. Ce but, cet objectif ou cette ambition demeure malgré toutes les difficultés, les circonstances et les éléments conjoncturels. On peut donc tout à fait analyser et lister l'ensemble des conditions nécessaires à l’atteinte de ce but dans un premier temps, puis dans un second temps, vérifier comment remplir ces conditions nécessaires. Autrement dit, on s'intéresse d'abord à la destination et ensuite on détermine le chemin le plus approprié pour l'atteindre.  

En effet, en fonction des circonstances, de la conjoncture ou des opportunités, il peut y avoir différentes options pour remplir les conditions nécessaires, qui je le rappelle sont des objectifs d'étape. Et quand bien même le cheminement vers le but est engagé, il est probable que sur un projet relativement long, il faille adapter pragmatiquement le cheminement en fonction de nouvelles circonstances, de nouveaux obstacles ou de nouvelles opportunités.  

En pratique on va distinguer la feuille de route qui décrit tout ce qu'il faut réaliser pour atteindre l'objectif du plan d'action qui va détailler : qui est chargé de la réalisation, du contrôle, de l'assistance mais également les dates d'échéance et éventuellement préciser les moyens et ressources qui sont alloués à ces différentes actions. 

Autant la feuille de route, si elle est correctement construite, c'est-à-dire que l'analyse des prérequis est robuste, la feuille de route reste valide et insensible aux diverses péripéties et aux circonstances changeantes. Autant la mise en œuvre basée sur le plan d'actions va subir de nécessaires ajustements chemin faisant, en prenant en compte de nouveaux éléments, de nouvelles difficultés, des limitations ou au contraire des éléments facilitant.

Si l'on distingue bien la destination du chemin, il n'y a aucune raison de ne pas s'engager dans un projet d'ampleur sous prétexte que ce n'est pas le bon moment ou que les temps sont difficiles. Après tout, les concurrents moins timorés risquent fort d'arriver à la destination avant vous et d'occuper le terrain, peut-être même vous empêcher d'y arriver.

Si vous souhaitez en savoir plus sur l'analyse rationnelle qui permet de construire la feuille de route stratégique, je vous invite à consulter mes articles relatifs à l'outil Goal Tree.