L’année 2020 n’a pas été bénéfique qu’à l’expansion du Coronavirus, c’est aussi l’année durant laquelle, confinement et télétravail obligent, les webinaires se sont multipliés. Privés des salons, foires et autres expositions, les professionnels en quête de prospects et clients n’avaient d’autre choix que de passer au virtuel.

Si comme moi vous avez profité de la baisse d’activité et du temps gagné en restant chez soi pour (tenter de) vous informer via des webinaires aux titres prometteurs, peut-être partagez-vous mes conclusions étayées par de nombreuses expériences.

1 - Inscrivez-vous et visionnez en replay

Les webinaires français sont comme les programmes télé, ils ne commencent jamais à l’heure annoncée et cette incertitude est présentée comme une courtoise attente pour les retardataires (et celles et ceux n’arrivant pas à se connecter, soit parce que les systèmes utilisés de part et d’autre ne sont pas pleinement compatibles, soit du fait des compétences limitées des inscrit(e)s).

Évidemment, celles et ceux qui se sont débrouillés pour être prêts à l’heure n’ont rien de mieux à faire que d’attendre les fameuses “quelques minutes” et ne vont pas s’offusquer de ce manque de courtoisie envers celles et ceux, qui justement, ont tout fait pour être à l’heure. Visionner en replay vous met à l'abri de cette irritation.

Rare sont les contenus de webinaires qui vont passionner 100% de leur durée. La vitesse de présentation et/ou d'élocution de l’hôte peut nécessiter un arrêt et retour en arrière ou au contraire un saut en avant ou de l’avance rapide, impossible en direct.

Le moment de la diffusion n’est pas toujours compatible avec nos agendas, ce qui de facto appelle au recours au replay.

Finalement, lorsque le contenu n’est pas à la hauteur de nos attentes, il est moins frustrant d’abréger un replay que de quitter un direct pour lequel on a bloqué du temps et l’on s’est rendu disponible (et connecté avec ponctualité !).

2 - Attendez-vous à du publi-reportage

Les webinaires par des offreurs de solutions ou des prestataires sont les équivalents des publi-reportages dans les magazines. Ils suggèrent du partage de contenu à valeur ajoutée, des retours d’expériences ou des réflexions prospectives mais finissent par vanter essentiellement produits, solutions et services, de manière plus ou moins subtile. Plutôt moins que plus, d’ailleurs.

Si ce n’est pas une vérité absolue, attendez-vous à cela et vous serez moins déçus si c’est le cas. Cela dit, on peut toujours trouver un élément ou une information intéressante perdu dans les arguments publicitaires, mais sa valeur est rarement corrélée au temps et à l’attention investis pour la trouver. C’est ce que j’appelle de l’orpaillage ; tamiser des tonnes de gravier et finir avec une paillette d’or. Si paillette il y a.

3 - C’est gratuit, donc c’est vous le produit

Le but de la plupart des webinaires est de faire de la prospection commerciale, voilà pourquoi c’est gratuit, c’est vous le produit ! Les webinaires sont un moyen de mesurer l’intérêt des inscrits, d’autant plus intense pour les inscrits qui se connectent effectivement.

La prospection commerciale n’est pas critiquable en soi, mais utiliser le prétexte des webinaires pour la masquer l’est davantage, selon moi.

4 - Inscrivez-vous avec une adresse e-mail jetable

Corollaire de la prospection, la relance. Mieux vaut vous inscrire avec une adresse e-mail jetable et mettre des renseignements bidons sous peine de se voir spammé, harcelé, inscrit d’office à de multiples “newsletters” (des infomercials plutôt) et contacté par des “partenaires” qui au mieux étaient cités en caractères minuscules au fond des longs, très longs textes de disclaimers.

Ceci malgré toutes les cases dûment cochées indiquant ne pas vouloir être contacté, ne pas avoir de projet à court ou moyen terme. Du coup mon conseil n’est pas très éthique, mais c’est le juste retour envers celles et ceux qui abusent de notre bonne foi.

5 - Tous les directs ne sont pas du direct

Tous les webinaires ne sont pas des directs. Certains webinaires sont des replays avec un modérateur qui s’occupe du chat et lui donne une apparence de direct. D’autres sont du replay purement et simplement, que certains commentaires peuvent trahir. Direct ou pas direct, c’est pas forcément un problème sauf si on s’attend à de l’interaction et des questions qui trouvent réponses durant l’évènement.

Pour les organisateurs, la participation au direct permet une mesure d’audience et la qualification des inscrits si les systèmes d’information sont bien structurés. Pour avoir obtenu de tels fichiers, je peux témoigner de leur intérêt analytique. Ce qui renvoie au point précédent.

6 - Ne croyez pas que toutes questions trouveront réponses

Webinaires en live ou en faux direct, ne croyez pas que toutes les questions trouveront réponses. Une manière simple d’évacuer ou ignorer les questions gênantes est de les “ignorer” en répondant à d’autres, puis de s’excuser d’arriver à la fin du temps imparti, sans répondre à toutes les questions.

Lorsque les questions ne sont pas visibles aux participants et que ceux-ci ne peuvent pas intervenir en chat visible ni en discutant, les questions qui n’arrangent pas les hôtes peuvent être simplement ignorées.

Apporter des réponses spécifiques et personnalisées peut aussi être un prétexte pour obtenir un rendez-vous et tenter de construire un rapport de proximité avec le prospect. Cela nous ramène une fois de plus à la finalité de ces évènements et selon les cas au côté commercial insistant.

En ce qui me concerne

Les confinements, les restrictions de déplacement et le télétravail ne sont pas encore finis en ce mois de mars 2021. Les offres et opportunités de webinaires vont certainement perdurer. En ce qui me concerne, je m’inscris plus volontiers à des webinaires proposés par des organisations qui proposent une certaine qualité de contenu et j’évalue l’intérêt a priori des autres. L’expérience passée m’a rendu nettement plus sélectif.

Je privilégie le visionnage en replay. Pour les directs, si les premières 15 minutes (maximum) ne sont pas convaincantes, je juge si une seconde chance en replay est à envisager ou si j’oublie tout simplement.

Selon les cas, je m’inscris avec des e-mails jetables ou anonymes et ne je fournis pas de coordonnées qui permettent les relances. Pas cool pour les prospecteurs, mais nécessaire à la tranquillité.