TRS indicateur clé de performance
Le Taux de Rendement Synthétique (TRS) est certainement un des indicateurs les plus suivis en entreprise.
En un seul chiffre il donne une vision synthétique et sévère de la performance.
Le Taux de Rendement Synthétique est constitué de trois composantes :
- La disponibilité de la machine, de l'équipement
- La performance de celle-ci, en régime normal
- La qualité qu'elle est capable de fournir
Le TRS est un indicateur synthétique et composite. Sa force est aussi sa faiblesse. Pour choisir le bon levier d'action il faut analyser ses composantes.
Au sommaire
- Initiation au TRS (Vidéos)
- Les constituants du TRS
- L'analyse du TRS Compréhension des causes de perte, Analyse et interprétation du TRS
- Faut-il mesurer le TRS en permanence ?
- Relevé et mesure du TRS, Manuel ou automatique ?
- Modes de calcul hétérogènes
- La norme française NF 60-182
Pour aborder la notion de TRS par la vulgarisation, voici deux vidéos qui expliquent le minimum à savoir en la matière.
Retrouvez les notions de TRS, de capacité et d'amélioration du TRS dans "Techniques de productivité"
La constitution du TRS
Le Taux de Rendement Synthétique doit son nom à sa finalité : la mesure de rendement et au fait qu'il condense les performances de trois composantes :
- La disponibilité de la machine, de l'équipement
- La performance de celle-ci, en régime normal
- La qualité qu'elle est capable de fournir
Chacune de ces composantes pouvant s'exprimer par un taux propre ; taux de disponibilité, taux de performance et taux de qualité.
Le TRS, construit à partir de différents éléments, fournit une vision simple et synthétique. Il condense ces éléments en un seul chiffre exprimé en pourcent (%), qui autorise le pilotage et la décision. C'est un indicateur pour le management.
C'est un indicateur sévère dans la mesure où, en multipliant des fractions entre elles, le résultat ne peut être plus grand que la plus grande des fractions.
Exemple : taux de disponibilité = 90% (0,90), taux de performance = 95% (à,95) et taux de qualité = 88% (0,88)
TRS = 0,9 x 0,95 x 0, 88 = 0,752 => 75,2 % avec TRS < taux de qualité (le plus petit des taux intermédiaires)
Du point de vue opérationnel, cela signifie que dès que l'un des taux intermédiaires constituants le TRS chute, celui-ci est fortement impacté.
A l'inverse, on peut partir du TRS et le décomposer en ses différents constituants. En effet, la vision synthétique que fournit le TRS ne permet pas d'identifier la composante qui limite le plus sa valeur. La décomposition en taux intermédiaires peut être nécessaire pour la simple compréhension, pour l'analyse ou encore pour déterminer le levier d'amélioration le plus pertinent.
Voir un >exemple de calcul< sur base de données de production
L'analyse du TRS
Face aux exigences de leurs marchés, du jeu concurrentiel, de plus en plus souvent sur injonction de leurs donneurs d'ordres, les entreprises doivent améliorer leurs performances : productivité, réactivité, coûts, délais et qualité.
Dans ce contexte, le TRS est un indicateur clé, dont l'analyse fournit à la fois la mesure de la performance (indicateur de résultat) et les plans d'actions pour l'amélioration (indicateur de pilotage). Le TRS est à ce titre et entre autres, un outil d'investigation efficace.
La mise en oeuvre d'une démarche ciblée d'amélioration du TRS permet le plus souvent d'améliorer la productivité, de dégager des capacités supplémentaires tout en retardant les investissements dans des équipements supplémentaires ou le remplacement de machines jugées trop peu performantes, voire les rendant inutiles.
Compréhension des causes de perte
La valeur du TRS en lui-même indique le niveau de performance atteint. Ce qui intéresse plus les personnels en charge de l'amélioration des performances est de comprendre de quoi est constitué le complément à 100, c'est-à-dire la part des pertes ou de sous-performance.
Le TRS est composé de trois constituants principaux : la disponibilité, la performance intrinsèque et la qualité.
Pour déterminer les causes de sous-performance, on peut vérifier la part de non-qualité et traiter les problèmes liés à la qualité selon une méthodologie de résolution de problèmes.
Ensuite on exploite les données disponibles sur les temps d'arrêt et l'on vérifie les causes de ces pertes de temps. L'expérience montre que le plus souvent on va trouver :
des problèmes d'organisation :
- manque de pièces ou matière
- absence ou retards de personnel
- planification non-optimale
- des changements de séries trop longs
- ...
des arrêts (planifiés ou non) :
- entretien
- approvisionnements
- changements de série
- contrôles
des arrêts pour pannes ou défauts d'énergie
Analyse et interprétation du TRS
Le but de l'analyse des données est de déterminer les causes principales de sous-performance et d'orienter les actions de progrès sur les causes générant les gains de TRS les plus importants. Une analyse de type Pareto est parfaitement adaptée pour analyser et orienter des actions de progrès pertinentes.
L'analyse PM est une démarche structurée permettant de traiter les causes plus subtiles, tels les micro arrêts.
Faut-il mesurer le TRS en permanence ?
Le TRS est un indicateur multi usage, utilisable comme indicateur de résultat ou comme indicateur de pilotage. Le responsable de production, le chef d'atelier, le responsable d'équipe profiteront de la concision du TRS pour en faire leur indicateur de résultat : un chiffre, significatif et dont la définition garantie la sévérité de la mesure. Une mesure permanente permet d'inscrire cet indicateur dans le paysage et une fois que c'est fait, pas question de cesser les mesures !
Les responsables opérationnels utiliseront également le TRS comme indicateur de pilotage, une dégradation de celui-ci appelant l'analyse des causes et des contre-mesures. Dans ce deuxième cas cependant, la réaction immédiate à une mesure instantanée serait une erreur, car il faut observer la tendance sur un temps significatif, sans pour autant verser dans la contemplation de la catastrophe que l'on ne voit pas se dérouler...
Là encore, la mesure permanente est nécessaire.
La mise en oeuvre d'un projet performance ciblé nécessite un historique de données, afin de pouvoir dégager des analyses significatives. L'accumulation de ces données rend le relevé relativement permanent.
Lorsque sur cet équipement les actions de progrès sont menées, la mesure doit continuer un certain temps pour s'assurer de leur pertinence. Si cet équipement est suffisamment important dans le processus, on voudra le mettre sous surveillance constante, et de fait, le TRS deviendra son indicateur de résultat et de pilotage...
Relevé et mesure du TRS, Manuel ou automatique ?
On peut envisager plusieurs méthodes pour relever les temps d'arrêt de production sur un poste de travail ; la saisie manuelle, la saisie semi-automatique et la saisie automatique.
La saisie manuelle
La saisie manuelle est le moyen le plus simple et le plus rapide à mettre en oeuvre. On demande aux opérateurs de remplir des fiches de relevés.
Soit ces fiches servent au relevé de l'ensemble des données ; production, temps, défauts… soit elles sont spécifiques aux temps d'arrêt dans la perspective d'une étude ciblée d'amélioration du TRS.
Pour faciliter la tâche des opérateurs, on formate le formulaire afin qu'il soit le plus simple d'utilisation possible et qu'il ne permette aucune ambiguïté lors de son remplissage ou de son exploitation. Fréquemment, on s'arrange pour que les opérateurs aient le moins d'écritures possible, notamment en reportant les occurrences d'un phénomène par bâtonnage, comme par exemple lors de chaque micro-arrêt. Les arrêts plus longs nécessitent que l'on note leur durée, ou l'heure de début et l'heure de fin.
Les données relevées doivent être ressaisies par la suite dans un système informatique pour exploitation.
Si cette méthode est rapide peu coûteuse en investissement, elle se révèle fastidieuse pour les opérateurs, coûteuse en temps (relevé + traitement) et l'exhaustivité et la fiabilité des relevés est difficile à garantir.
La saisie semi-automatique
La saisie semi-automatique consiste en une aide à la saisie des causes qui peut s'effectuer par lecture de codes à barres, des boutons pré-programmés, un clavier spécifique, etc.
Un niveau plus abouti de saisie semi-automatique est l'acquisition automatique de la durée de l'arrêt, l'opérateur ne renseignant que la cause de l'arrêt et l'interdiction du redémarrage tant que le motif d'arrêt n'est pas renseigné.
Cette méthode présente une fiabilité et un confort pour l'opérateur supérieur à la saisie manuelle, cependant sa mise en oeuvre nécessite un investissement matériel, et requière toujours la rigueur des opérateurs.
La saisie automatique
La saisie automatique est basée sur un système de "mouchard" directement disponible sur la machine ou rapporté. Le système de relevé dialogue avec le(s) calculateur(s) de la machine ou relève les états de différents capteurs placés judicieusement.
Lorsque cette saisie se fait par addition de capteurs, elle peut être difficile à réaliser de manière exhaustive, toutes les informations n'étant pas toujours accessibles.
Lourde en termes d'investissement, cette méthode ne peut être envisagée que sur des machines fortement automatisées où la capture des informations est aisée et où la mesure du TRS est permanente sur une longue période.
Notons que l'utilisation de systèmes semi-automatiques ou automatiques permet de mesurer la cadence effective des machines et par conséquent d'identifier les écarts de cadence.
Saisie manuelle, semi-automatique ou automatique ?
Le tableau suivant livre un comparatif entre les trois approches.
Méthode | Avantages | Inconvénients |
---|---|---|
Manuelle |
| |
Semi-automatique | ||
Automatique |
Des modes de calcul hétérogènes
La diffusion de la Maintenance Productive Totale (TPM) a popularisé son indicateur clé le TRS. Cependant, la définition et le mode de calcul de cet indicateur varie d'une entreprise à l'autre, d'un interlocuteur à l'autre. Par ailleurs, la TPM est née dans un contexte de production de masse, induisant des choix qui aujourd'hui ne sont plus (toujours) pertinents.
Le principal débat autour du calcul du TRS est la définition de son numérateur : prend-on le temps total, le temps d'ouverture ou le temps requis ? Cette interrogation est source de confusion entre TRS et TRG.
Les managers, les chefs d'ateliers, chefs d'équipes et jusqu'aux opérateurs ont vite compris que la sévérité de l'indicateur peut être allégée en ignorant certains éléments ; déduction des pauses du temps d'ouverture, exclure la non-qualité... et présenter ainsi des chiffres plus flatteurs.
Du coup, les modes de calcul étant différents, la comparaison entre différentes entreprises ou sites d'un même groupe sont plus difficiles à faire.
La norme française NF 60-182
La norme NF E 60-182 fixe le vocabulaire et mode de calcul pour permettre le benchmarking significatif entre unités. La norme définit les termes et les modes de calcul, de sorte que toutes les unités ou entreprises s'y référant pourront dialoguer et comparer les performances sur des bases communes.
>En savoir plus sur les composants du TRS<
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