Christian HOHMANN

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Demain vous serez votre propre DRH

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C’est un fait établi de longue date mais que la plupart des personnes sous-estime ou ignore : chacun est acteur de son employabilité. Ceci concerne tout particulièrement le maintien et le développement des compétences.

L’employabilité est la capacité à être “employable” sur le marché du travail. 

Les ruptures apportées par les innovations techniques ou les changements de tous ordres amplifient et accélèrent le besoin que chacun se prenne en charge et qu’à relativement court terme chacun devienne son propre DRH.

  • Connaissance du droit du travail
  • Gestion de son emploi et de sa carrière

En effet, la tendance annoncée de l’emploi de demain est que celui-ci tiendra davantage du statut freelance ou d’auto-entrepreneur que de salarié en contrat à durée indéterminé.

Les “employeurs” seront des structures à géométrie variable agrégeant les ressources nécessaires à leur projet, durant le temps nécessaire à sa réalisation.

Cela introduit également la discontinuité non seulement des carrières qui seront de moins en moins monolithiques, mais également la discontinuité d’activité.

Si l’on pense spontanément aux métiers de l’informatique ou de l’ingénierie, la tendance gagnera d’autres secteurs à mesure que les besoins et les productions de biens et de services deviendront toujours plus éphémères et se géreront comme des projets, des opportunités fugaces à exploiter durant un temps limité.

Outre les opportunités d’affaires qui apparaissent et disparaissent, des métiers font de même, certains disparaissent, certains sont potentiellement menacés et de nouveaux métiers apparaissent.

D’autres métiers se transforment et requièrent des compétences différentes, comme ceux cités en exemples dans mes articles prospectifs.

  • Le podologue qui crée des semelles orthopédiques sur mesure ou le prothésiste dentaire continueront-ils à fabriquer les prothèses de la même manière ou devront-ils se reconvertir aux techniques numériques sous peine de disparaître ?
  • Un ouvrier qualifié, expert en matière de tournage fraisage aura-t-il encore sa place dans des usines converties à l’impression 3D ?

Les exemples se multiplient chaque jour, des métiers auxquels on ne pense pas à prime abord sont automatisables, robotisables. Journalistes, avocats, traders... même s’ils ne disparaîtront pas totalement, leur expertise ne sera requise que pour des cas très spécifiques et un petit nombre suffira à combler la demande.


Autoformation permanente indispensable

Il est de notoriété publique que la plupart des formations académiques dispensées ne sont pas en adéquation avec les attentes des entreprises. Elles ne peuvent très certainement jamais l’être dans les domaines où les techniques et pratiques évoluent à une vitesse et fréquences telles que ces formations ne peuvent que tenter de suivre sans trop se laisser distancer.

Alors que jusqu’à récemment les entreprises prenaient le relais pour assurer la formation “métier” et ou le développement de compétences. Or ceci tend également à disparaître.

Une des raisons à cela est le fort taux de rotation des jeunes employés, qui jouent le “job hopping” pour encaisser une augmentation de salaire à chaque changement et valorisent leur expérience dès que celle-ci accumule la durée minimale pour paraître crédible.

Prenant acte de cette fidélité très relative, les chefs d’entreprises dans les petites et moyennes structures réfléchissent sérieusement à qui ils vont octroyer le privilège d’une formation.

En France depuis quelques années, le soucis de justice face au droit à la formation a poussé à l’individualisation de ces droits au travers du DIF (Le Droit Individuel à la Formation), qui devrait devenir le compte personnel de formation (CPF) en 2015.

La tendance converge donc pour responsabiliser chaque individu quant au maintien de ses compétences et donc de son employabilité.


Les compétences plus que le métier (?)

Les compétences liées à un métier ne sont plus suffisantes depuis quelques temps déjà. On attend des professionnels non seulement une expertise métier mais également la capacité de résoudre des problèmes, de participer ou de prendre en charge des projets d’amélioration transverses, de s’engager et d’être autonomes, responsables.

Les attentes des employeurs débordent de celles liées à l’occupation quelque peu “passive”, a minima d’un poste, il faut créer de la valeur de manière proactive.

Dans un contexte dans lequel des métiers disparaissent et d’autres sont menacés, il faut décider individuellement sur quelles compétences investir l’effort d’autoformation et maintenir son employabilité.

Il est probable - et cela fonctionne déjà - que des communautés aideront celles et ceux qui doutent, sont perdu(e)s ou ne disposent pas du recul suffisant pour trouver la bonne recette.

Néanmoins, s’en sera fini du bureau des ressources humaines qui prenait en main la gestion prévisionnelle des emplois et des carrières (GPEC).

Si cette perspective est à la fois inquiétante et enthousiasmante, elle touchera de manière différenciée les individus en fonction de leur cursus d’éducation initial, de leurs capacités et personnalités, voire de leurs milieux d’origine.


Mise à jour le Lundi, 08 Septembre 2014 17:54