Entreprises cherchent road warriors désespérément (?)
Juin 2023, je suis contacté coup sur coup par deux recruteurs. Le premier, français, cherche des talents pour le numéro un de son secteur (Ils sont tous numéro un de leur secteur, cette mention n’impressionne plus personne, vous pouvez en faire l’économie) et il a repéré mon profil en ligne.
Ce qui est original dans l’approche, c’est que parmi les toutes premières questions figure celle de la mobilité. C’est qu’en 4 jours il faut parcourir une bonne partie de la France, soutenir les équipes sur les multiples sites disséminés sur le territoire et profiter du 5ème jour pour télétravailler.
Ce n’est plus trop dans l’air du temps. Les talents cherchent davantage à concilier vie personnelle et vie professionnelle, alors parcourir le pays pendant l’essentiel de la semaine... ça ne fait pas rêver.
On arrive à la question de la rémunération. A sens unique. Les recruteurs cherchent systématiquement à connaître votre salaire actuel et vos prétentions, mais trouvent tous les moyens pour ne pas dévoiler quoi que ce soit sur la rémunération prévue.
Alors je tente et annonce un chiffre. Moment de silence. C’est que, vous comprenez, dans ce domaine (et pour son leader), ce niveau de rémunération est “en dehors des standards”. Mais à quoi vous attendiez-vous monsieur le recruteur, en voyant mon pédigrée ? Que je me contente d’une paye de débutant ou que je fasse du bénévolat ?
En définitive, l’entreprise cherche une personne qui accepte de mettre sa vie personnelle entre parenthèses, pour une rémunération dont on trouvera l’équivalent dans un poste avec moins de contraintes.
Le second contact arrive des Etats-Unis. Il semble que mon profil présente de nombreux points communs avec les membres de l’entreprise. Je réponds poliment que je n’envisage pas de me relocaliser aux USA et puisque l’entreprise n’a pas de représentation en Europe, je ne vois pas comment nous pourrions collaborer. Qu’importe, me répond-on, nos praticiens sont des guerriers de la route (road warriors) et n'ont pas besoin de déménager - ils ont juste besoin d'avoir une valise et d'être prêts à voyager.
La coïncidence de ces deux contacts me fait émettre l’hypothèse - aussi osée que peu sensée du point de vue statistique - que les entreprises cherchent des road warriors désespérément, alors que l’espèce est en voie de disparition.
Si vous avez vécu une expérience similaire ou si vous avez un avis sur la question, je vous invite à le partager en commentaire.
Si la transition vers la nouvelle année est traditionnellement la période de formulation des voeux et des résolutions, je gage qu’une part significative des résolutions professionnelles se prennent durant les vacances d’été. En effet, c’est durant les périodes de déconnexion professionnelles suffisamment longues que l’on peut se laisser aller à ses “rêveries” et réflexions, arriver à des conclusions et à des résolutions.
