Christian HOHMANN

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Accueil Usine du futur - Industrie 4.0 Cobots, plus coopératifs que collaboratifs

Cobots, plus coopératifs que collaboratifs

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Alors que le terme "cobot" et le concept de robot collaboratif tendent à devenir génériques pour désigner tout robot utilisé à proximité d’humains et sans grilles de sécurité, dans une étude intitulée “Leichtbauroboter in der manuellen Montage – einfach einfach* anfangen Erste Erfahrungen von Anwenderunternehmen” qui se traduit par “Robots légers en assemblage manuel - Commencer simplement, retour des premières expériences d’entreprises utilisatrices”, le FRAUNHOFER - Institut für Arbeitswirtschaft und Organisation IAO (2016) distingue les usages coopératifs et collaboratifs des robots. 

Cet article a été déplacé vers mon Blog de la nouvelle industrie et je vous invite à l'y découvrir : Cobots, plus coopératifs que collaboratifs

*einfach se traduit par “simple” ou “simplement”, mais dans le contexte c’est également un jeu de mots rendu d’autant plus évident par la répétition du mot “einfach”. “Einfach einfach anfangen” pourrait alors se traduire par l’injonction : “Il n’y a qu’à commencer simplement”.

Les éléments de cet articles sont issus de l’étude citée et traduits par mes soins, complétés de mes commentaires, expérience ou analyse.

En étudiant les différentes combinaisons d’emplois de robots auprès et avec des opérateurs humains, les auteurs de l’étude proposent 5 classifications :

  1. La cellule robotisée dans laquelle un robot opère seul et indépendamment de l’opérateur humain, dont il est séparé par une enceinte de sécurité. Dans ce cas de figure il n’y a aucune collaboration robot-humain.
  2. La coexistence robot-humain, dans laquelle les deux se trouvent proches et sans grilles de sécurité mais sans toutefois partager d’espace de travail commun. Le Robot évolue dans son propre espace qui n’empiète pas sur celui de l’humain.
  3. Le travail synchronisé, conçu de telle sorte que l’humain et le robot bien que partageant un espace de travail commun, il n’y a toujours que l’un des deux actif dans cet espace. On pourrait évoquer une chorégraphie homme-robot.
  4. La coopération, par laquelle les deux “partenaires” peuvent s’acquitter de tâches en occupant simultanément l'espace de travail commun mais sans que cela soit sur le même produit ou même partie du produit. Typiquement un robot manipulateur alimentant un séquenceur ou un analyseur sur une paillasse de laboratoire pendant que le laborantin travaille sur autre chose juste à côté relève de la coopération.
  5. La collaboration, qui suppose un travail conjoint et simultané sur le même produit ou partie du produit. Typiquement le robot présente et maintient ou manipule une pièce pour que l’opérateur humain exécute une tâche sur cette même pièce.

En analysant les cas d’emplois des entreprises participant à l’étude et selon la classification proposée, il ressort que la collaboration est encore rare. Travailleurs et les robots s’acquittent de leurs tâches respectives en coexistant côte à côte.

Ce qui me permet d’oser la conclusion que pour les l’instant les cobots sont plus coopératifs que collaboratifs.

Coûts plus élevés, retours sur investissement plus longs

L'objectif principal (des participants à l’étude) de la mise en oeuvre de robots est l'économie (au sens de productivité), puis l’amélioration de l’ergonomie et les tests de technologies innovantes.

Comparativement aux projets d’automation classiques, les coûts de mise en oeuvre des solutions à robots sans cage sont plus élevés, tout du moins pour les premiers projets, du fait de la nécessaire résolution des problèmes de sécurité et de certification de conformité CE. Ce coût est généralement plus élevé qu'estimé initialement.

Dans le cas d'objectifs secondaires liés à l'amélioration de l'ergonomie, des durées de retour sur investissement plus longues sont acceptées.

A noter que de nouvelles normes et lignes directrices ont été créés pour l’usage de robot sans protection, mais le recul et l’expérience limitée en la matière font hésiter les entreprises, d’autant que c’est elles qui doivent maîtriser ces aspects et pas uniquement l'intégrateur du système.

La mise en oeuvre de ces solutions nécessite également de nouveaux outils de planification et pilotage ainsi que des prestations de conseil.

En conclusion

L'expérience des entreprises participantes à l’étude recommande de procéder par étape et faire évoluer le processus d’une solution simple à la plus sophistiquée, de la coexistence à la collaboration.


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Mise à jour le Dimanche, 29 Octobre 2017 10:33