L'expression "maintenance prédictive" est largement utilisée, il suffit de taper cette expression dans son moteur de recherche favori pour s’en convaincre.
Je l’ai employée moi-même jusqu’à ce que l’un de mes fidèles lecteurs, légitime et qualifié sur le sujet, me fait parvenir un message fort sympathique dans lequel il m’invite à plus de rationalité :
"Cette forme de maintenance n'existe pas dans la norme, c'est une traduction de l'anglais 'predictive maintenance' et se traduit par maintenance prévisionnelle. La maintenance n'est pas une science divinatoire, on ne fait pas de prédictions mais des prévisions. "
Je compulse tous mes grimoires et scrute les normes. Je débusque quelques emplois erronés de cette expression désormais honnie, y compris sur le site de l’Afnor, dans une phrase vantant un livre que l’on peut commander sur le site. Mêmes les gardiens de l’orthodoxie ont des faiblesses…
Eh bien soit, la maintenance prédictive n’existe pas.
(En France, car les anglophones y ont droit, eux !)
Il me plait cependant à imaginer les responsables maintenance, en grand habit d’enchanteur, penchés sur leurs boules de cristal, invoquer les aléas et le grand Yakafokon pour déterminer quand intervenir.
En juste à temps, il va sans dire.
Ils calligraphieraient péniblement, dans la pénombre de leurs antres-bureaux, des procédures sur parchemins, à la plume de cygne et à l’huile de vidange.
Les agents de maintenance, dans leur plan de graissage incluraient le jet délicat et gracieux d’une pincée de sel, ainsi que le placement de fers à chevaux aux centres névralgiques des machines. Des gousses d’ail pendraient le long des amenées de fluides et tout opérateur serait prié de porter son collier de pattes de lapins en plus des chaussures de sécurité.
Relisant ces derniers paragraphes, je m’en convaincs moi-même, la maintenance prédictive n’existe pas.
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