Christian HOHMANN

Depuis 1998 - 2025 27 ans déjà !

  • Augmenter la taille
  • Taille par défaut
  • Diminuer la taille
Accueil Lean Entreprise La boite à outils Lean Faut-il convertir TRS en OEE?

Faut-il convertir TRS en OEE?

Envoyer

Christian HOHMANN

A la lecture du titre de cet article, un groupe de lecteurs ne comprendra rien, un second se demandera ce qu’est TRS, un troisième ce qu’est OEE et un quatrième sera surpris par l’apparente absurdité de la question.


TRS

TRS signifie Taux de Rendement Synthétique désigne l’un des indicateurs de performance les plus populaires mais aussi le plus sévère. Il est né en industrie et y est très utilisé.

TRS n'est nécessairement limité à l'industrie, j'ai participé à un groupe de travail pour le transposer en IT (build and run).

Le Taux de Rendement Synthétique mesure une performance globale (le rendement) d’une ressource, généralement une machine ou une installation, en prenant en compte sa disponibilité opérationnelle, sa performance propre (rendement vitesse) et la qualité. L’intégration de ces trois grandeurs vaut au Taux de Rendement le qualificatif de Synthétique.

Pour en savoir plus sur les constituants et le mode de calcul du TRS, je renvoie les lecteurs vers les articles correspondants :

OEE

OEE signifie Overall Equipment Effectiveness (prononcez O-i-i) et se trouve être le nom anglais original du TRS. TRS n’est donc qu’une francisation de cet indicateur né avec la Total Productive Maintenance (TPM) dans les années 1960.

De ce fait, OEE est structuré autour de trois taux intermédiaires : availability, performance et quality et tout ce que vous aurez pu lire à propos de TRS s’applique à OEE et inversement.

L’intérêt de la francisation, l’invention du TRS

Malgré une internationalisation croissante et acceptée dans de nombreux domaines, les mots et sigles étrangers peinent parfois à s’imposer dans les entreprises. Dans le cas d’OEE, c’est un indicateur qui sert à la fois aux managers et aux opérationnels, jusqu’aux personnels de production, dont beaucoup ne parlent aucune langue étrangère. Il est ainsi “normal” de franciser un indicateur, ses constituants et tout le concept qui va autour.

La francisation a sûrement été pour beaucoup dans la diffusion et l’emploi du TRS. En effet, l’effet de rejet par rapport à quelque chose venant de l’étranger joue très peu dans le cas du TRS et tous les personnels exposés ou impliqués dans son usage peuvent comprendre de quoi il s’agit, à quoi cela sert et comment s’en servir.

Notons qu’une norme française a même été créée pour tenter de normaliser son utilisation (NF 60-182), sans qu’elle connaisse, elle, un franc succès dans les entreprises d’après mes observations.

Les limites et inconvénients de la francisation

La francisation de l’OEE en TRS a aussi des limites et des inconvénients. La traduction limite l’utilisation du TRS dans un espace francophone, avec des entreprises, services ou personnes qui auraient également optés pour la francisation. Or dans de nombreuses entreprises de l’espace francophone, on a conservé l’appellation originelle OEE et on vit très bien avec.

Pire, l’emploi du TRS coupe les francophones de la communauté internationale s’ils ne savent pas passer de manière fluide des termes français aux termes anglais et inversement.

TRS est certes traduisible littéralement, mais la traduction n’évoquerait rien à la plupart des interlocuteurs. Essayez avec “Synthetic Yield Rate” pour voir...

Cela se passe éventuellement un peu mieux avec les trois taux intermédiaires.

Faut-il convertir TRS en OEE ?

On en arrive à la question, troublante pour les initiés, faut-il convertir TRS en OEE ? Il ne s’agit pas de rejeter TRS au profit de quelque chose d’autre, ni d’appliquer une formule de conversion pour obtenir une valeur selon un nouvel indicateur. Il s’agit de s’aligner sur les terminologies anglaises les plus largement répandues.

Si je pose la question, c’est qu’habitué à travailler avec des doubles systèmes franco-anglais, voir anglo-allemand, j’en ai également vu les inconvénients lorsqu’il s’agit de travailler dans un contexte international, dans lequel - qu’on le veuille ou non - l’anglais reste la langue commune et lorsque les interlocuteurs doivent d’abord investir un temps significatif pour s’ajuster sur des terminologies.

Si je n’ai pas d’avis définitif sur la question, je recommande néanmoins à toutes les personnes susceptibles de travailler dans des équipes internationales ou d’interagir avec des membres d’une communauté (Lean, Six Sigma, etc.) de savoir passer de manière fluide des termes dans leur langue aux termes originaux, et vice-versa.


View Christian HOHMANN's profile on LinkedIn    








Mise à jour le Jeudi, 21 Janvier 2016 10:27  

Sujets similaires