Le Contrat Interne Maintenance – Production
L’enquête de satisfaction est une bonne entrée en matière pour établir une charte interne de maintenance qui formalise la relation entre les fonctions de maintenance et les autres fonctions de l’entreprise (Production, Achats, Direction, Administration, RH) ou de manière plus focalisée un Contrat Interne Maintenance Production (CIMP).
Le CIMP formalise la relation entre les fonctions de maintenance et la Production, officialise les droits et devoirs de chaque partie. Au-delà des spécificités de leurs métiers et fonctions, ces deux services doivent partager les mêmes objectifs : produire les quantités attendues, à temps et au moindre coût.
Le CIMP donne également corps aux relations client - fournisseur, qui existent trop souvent dans les discours mais se retrouvent peu dans les pratiques. Le fait d’écrire le mode de fonctionnement entre les services comme on le ferait pour une prestation externalisée, permet d’exprimer explicitement les attentes des uns et des autres et met ensuite les deux partenaires face à leurs devoirs et obligations.
Notons que la rédaction du CIMP est une bonne opportunité pour explorer les tâches de la maintenance et se poser objectivement la question de l’opportunité de les conserver et les réaliser en interne ou d’externaliser et les faire faire par un prestataire.
Le CIMP doit être rédigé en commun, idéalement en groupes de travail associant les responsables et agents de maîtrise des deux services, et animé par une tierce partie neutre.
Forme et contenu du contrat
Le contrat interne de maintenance formalise la relation entre les fonctions maintenance et production. Il rappelle la politique de maintenance et les objectifs communs, visant à :
- une meilleure utilisation de l’outil de production
- disposer d’un outil de production disponible, sûr et fiable
- conserver sa performance pendant toute la durée de vie, tout en recherchant le meilleur compromis de coût de sa maintenance
- réduire les coûts d’exploitation
L’ensemble devant contribuer à la compétitivité des produits et aux résultats de l’entreprise.
Le contrat fixe l’ensemble des modalités de fonctionnement et notamment les conditions dans lesquelles la maintenance doit intervenir. Que ce soit dans le contrat même ou dans ses annexes, il est recommandé de détailler les processus clés tels que :
- l’établissement et le circuit de la demande de travaux
- l’appel pour dépannage
- les règles d’autorisation d’intervention (permis, les entreprises extérieures…) et les procédures en vigueur sur le site
- la maintenance de niveau 1 voire niveau 2 déléguée à la production
- la planification des travaux
- les conditions de mise à disposition des installations
- les règles de remise en route après intervention
- les comptes-rendus formalisés alimentant la base de connaissance et la GMAO
- etc.
Le contrat doit aussi clarifier comment et par qui sont arbitrées les priorités. Classiquement la production définit les priorités entre les équipements ou installations simultanément en panne.
La direction technique ou la direction générale est le juge de paix en cas de désaccord sur des points importants. Notifier explicitement ce point dans le contrat implique la direction.
Le contrat doit également préciser comment sont évaluées les prestations de la maintenance, voire la contribution de la production. Il s’agit de rendre ces appréciations les plus objectives possible, au travers d’indicateurs.
Ces indicateurs et leur mode de calcul sont définis en commun puis installés. Ils fourniront un élément essentiel de prise de décision lors des revues de contrat.
Outre établir la liste des obligations, le CIPM doit aussi promouvoir des actions de progrès communes, menées sous l’initiative d’un des services et soutenu par l’autre, dans un cadre formalisé.
L’établissement du CIPM est également un moment particulièrement favorable à la formalisation des réunions périodiques, nécessaires à la bonne relation entre les services et à la qualité et ponctualité des prestations. Le point quotidien et la réunion hebdomadaire sont à organiser entre maintenance et production au niveau opérationnel, généralement entre agents de maîtrise. Une réunion mensuelle est recommandée pour donner aux responsables de services une vision synthétique du mois passé et des travaux à venir, de vérifier les principaux indicateurs.
Un autre point sensible auquel le CIMP doit répondre est la clarification des rattachements des personnels de maintenance et des opérateurs de production, comme par exemple :
- Rattachement technique et fonctionnel au responsable de maintenance, y compris des opérateurs de production intervenant en maintenance de niveau 1 et 2
- Rattachement hiérarchique des uns et des autres
- Management et rattachement des agents de maintenance détachés à la production
- etc.
>Deuxième partie: l'implication de la Production
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