La Théorie des Contraintes (ToC) propose un modèle de gestion simplifié, plus proche des réalités opérationnelles, que les managers et personnels peuvent comprendre et dont ils appréhendent mieux les liens avec leurs activités. Trois indicateurs offrent une nouvelle vision de la gestion opérationnelle : T, I et OE.
Sommaire
- Les trois indicateurs de la ToC ; T, I, OE
- Le Throughput, indicateur fondamental
- L'argent immobilisé dans le système : Investments
- Les dépenses OE
- Relations entre T, I et OE, le bon sens au service de la performance
- Les ratios de gestion selon la ToC
- Conclusion
- Annexe : Précisions sur les coûts variables et Throughput Accounting
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La Théorie des Contraintes se focalise sur l’atteinte d’un but que chaque organisation se doit de définir. La plupart des organisations mettant en œuvre la ToC étant des entreprises à but lucratif, le but le plus fréquemment visé est de faire du profit, maintenant et dans le futur. Pour les lecteurs qui ne reconnaissent pas cette finalité pour leur organisation peuvent substituer la notion de « création de valeur » à celle de profit. Pour en savoir plus, cliquer ce La comptabilité, dépassée et compliquée La comptabilité classique et officielle suit des règles qui ne sont plus forcément adaptées aux évolutions de l’industrie et des activités marchandes en général. Elles peuvent conduire à de mauvais choix stratégiques. ( Par ailleurs, les opérationnels en entreprise et particulièrement en industrie ont généralement peu de connaissances en comptabilité et gestion. Lorsqu’ils doivent s’y mettre, ils ne trouvent généralement pas de lien simple entre l’activité en atelier et les indicateurs de gestion. La réciproque est vraie pour les contrôleurs de gestion qui doivent prendre en compte la réalité opérationnelle, face aux indicateurs de gestion traditionnels. Malgré les efforts de part et d’autre, le rapprochement reste limité. Le propos de la ToC, plus précisément du Throughput Accounting ou du Lean Accounting n’est pas de remettre en question la comptabilité générale, dont la tenue est d’ailleurs est une obligation réglementaire, mais de fournir un modèle simplifié, plus proche des réalités opérationnelles, que les managers et personnels peuvent comprendre et dont ils appréhendent mieux les liens avec leurs activités. |
| La ToC (Throughput Accounting) diffère de la comptabilité traditionnelle par le fait qu'i n'a aucune allocation de coûts fixes au produit, pas plus que de calcul de prix de revient. Les clés de répartition et les allocations parfois arbitraires sont des causes d'erreurs d'appréciation et mènent parfois à prendre de mauvaises décisions. |
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Les OE récupèrent l'ensemble des coûts que la comptabilité analytique essaie de ventiler par quote-part sur tous les produits. |
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La marge (NP) est égale à Prix de vente - (matières + dépenses d'exploitation), avec Troughput = produit des ventes - coût des matières. |
Conclusion
Les trois indicateurs permettent aux managers et opérationnels de se concentrer sur trois indicateurs clés uniquement, qui sont suffisants pour éclairer leur prise de décision : Combien d'argent faut-il générer pour fonctionner ? Combien avons-nous fait d'argent hier ? Etait-ce suffisant ? Sur quoi faut-il agir pour faire de l'argent maintenant et dans le futur ?
Annexe
Critique de la comptabilité analytique
La comptabilité analytique (Cost Accounting) a été inventée aux débuts de l'industrie (début XXè siècle) lorsque les salaires étaient basés sur la production réalisée et que les coûts indirects ne représentaient qu'une très faible fraction du total des coûts (env. 10%). Les coûts de main d'oeuvre étaient réellement variables, directement liés au nombre de produits fabriqués. On pouvait donc affecter le coût de main d'oeuvre à un produit donné avec grande précision et la quote-part des autres coûts, même avec une répartition imprécise, ne portait pas à grande conséquence.
Lorsque les salaires ont été payés sur une base horaire, le coût de main d'oeuvre est devenue une charge fixe pour l'entreprise. L'affectation du coût de main d'oeuvre à un produit comporte aussi bien le temps utile à la fabrication du bien que le temps passé à une autre occupation.
Précisions sur les coûts variables dans le Throughput Accounting
La ToC considère que les seuls coûts réellement variables, c'est-à-dire que l'on peut affecter sans ambiguité à un produit donné sont les coûts des matières.
Les coûts de main d'oeuvre sont réputés fixes, car ils existent pour l'entreprise que les personnels créent de la valeur ou non (produisent des produits vendables ou sont inoccupés), il faut leur verser leurs salaires de toute manière.
Les clés de répartition des charges fixes étant sujettes à caution, l'ensemble des dépenses que l'on ne peut affecter sans ambiguité au produit est compté en dépenses d'exploitation (OE, Operating Expenses).
Les erreurs et imprécisions dans les allocations des dépenses aux produits amènent trop souvent des conclusions erronées sur la rentabilité des produits.
Voir aussi "Throughput Accounting" dans les notions avancées et "Throughput Accounting, les études de cas" sur ce site.
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