Christian HOHMANN

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Accueil Synergie TLS (ToC, Lean, Six sigma) ToC, Lean et Six Sigma survivront à industrie 4.0

ToC, Lean et Six Sigma survivront à industrie 4.0

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Le concept industrie 4.0 pourrait être le vecteur du rebond, voire du renouveau de l’industrie en vieille Europe. Basé sur l’intégration numérique des ressources, ce futur est résolument technologique.

Dès lors que le rôle d’exécutant de l’humain, maillon désormais faible des processus, sera minimisé, se pose la question de la pérennité d’approches et de méthodologies telles que Théorie des Contraintes, Lean et Six Sigma (TLS).

Dans cette réflexion prospective, je postule que ces dernières non seulement survivront l’engouement pour la technologie, mais conserveront naturellement leur place.



L'irrésistible attrait de la technologie

Industrie 4.0 devrait graduellement devenir une réalité à l’horizon 2020-2025. C’est un horizon à la fois lointain dans une période de grande incertitude, dans laquelle la plupart des entreprises n’ont pas de visibilité au-delà du trimestre en cours, et un horizon proche pour amener le concept à maturité, investir, roder le système et en recueillir les premiers bénéfices.

La technologie liée à industrie 4.0 sera accessible à tous. Il s’agit de machines-outils, d’équipements et objets communicants, incorporant des interfaces basées sur des standards qu’il reste à normaliser.

Comme si souvent, la technologie sera parée d’un irrésistible attrait, tant pour les investisseurs que pour les ingénieurs et techniciens.

Les investisseurs y verront des retours sur investissements plus rapides, grâce à des ressources libérées du facteur humain et de ses limitations. Moins d’erreurs et plus de maitrise de la qualité, de la productivité accrue. A l’extrême, plus besoin de pauses, de congés, d’équipements de protection, ni même d’éclairage et d’air conditionné dans des usines du futurs vides d’ouvriers et pilotées à distance.

Les investisseurs seront également très enclins à croire aux bénéfices vantés par les promoteurs du nouveau concept et des solutions technologiques, leurs convictions soutenues par des rapports de mesures établis par les vendeurs, dans des conditions très favorables et très habilement présentées.

La technologie ravira les ingénieurs et techniciens, qui ont choisi leurs cursus précisément pour leur intérêt dans la chose technique et dont une minorité seulement finissait par prendre goût au management d’équipes et une fraction moindre encore développait de réels talents en la matière.

Les investissements d’avenir se porteront donc fort logiquement sur les équipements compatibles industrie 4.0 et la technologie qui se greffera autour. Ce faisant, l’intérêt pour l’organisation le management devrait diminuer.

>Voir aussi la série d'articles à ce propos dans la rubrique "prospective et usine du futur"


Moins de management (?)

Comme les besoins d’organisation et de management sont centrés sur l’humain, retirez le facteur humain et cela se transforme en ingénierie et en pilotage d’installations. Dès lors que ce facteur le plus inconstant et le plus difficile à maitriser disparait, l’univers restant devient quasi déterministe, prévisible, descriptibles en équations et lignes de code.

Or l’industrie 4.0 ne sera un facteur différenciant que pour les premières entreprises à s’en doter et à la maitriser. La technologie étant accessible à tous les compétiteurs, la seule barrière demeure la capacité d’investissement et pour les entreprises anciennes, leur capacité à mener suffisamment rapidement leur transformation numérique.

Industrie 4.0 sera peut-être une révolution, mais elle se banalisera rapidement, (re)mettant les concurrents sur pied d’égalité. Une fois encore, le facteur humain étant minimisé, la transformation des entreprises de l’industrie 3.0 à 4.0 ne sera pas / beaucoup moins freinée par le rythme de changement humain possible.

Cela relancera le besoin de différentiation des concurrents et la différentiation ne pourra procéder que de l’offre produits et/ou services, ainsi que l’identification du facteur limitant, la contrainte du système.

Or qui dit identification de contraintes et offre-différenciante-et-irrésistible dit Théorie des Contraintes (mafia offer). Pour élaborer les produits et les procédés, ainsi que les services connexes, Lean en conception et développement conserve tout son intérêt, tout comme le management de projets par la chaine critique (CCPM), autre apport de la Théorie des Contraintes.

Si le facteur humain est minimisé, les processus demeurent et pour que la technologie tienne ses promesses, il faut que ces processus soient maitrisés, stables, robustes, fiables, capables et aptes à la répétition. Ces caractéristiques évoquent inconditionnellement Six Sigma.

Si la technologie sera mise à l’honneur, elle ne sera toujours qu’au service des clients. Ceux-ci resteront à séduire et à contenter. Dans un contexte d’offre abondante et personnalisée, bien cerner leurs attentes restera crucial. Chacune des trois approches TLS sert cette ambition : apporter aux clients la valeur qu’ils attendent et chacune d’elle propose de recueillir la voix du client.


Mise à jour le Dimanche, 16 Octobre 2016 08:37  

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