Christian HOHMANN

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Eviter la panique en Développement : filtrer et planifier

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Christian HOHMANN

Dans l’article Panique en développement – planifier je décris l’effet d’emballement que peuvent connaitre les ressources en Conception – Développement.

Ce phénomène n’est pas limité aux organisations peu matures en termes de méthodologies de gestion de projet, quand bien même l’immaturité le favorise.


Dans des entreprises structurées et a priori rodées à gérer plusieurs projets de front, l’effet d’emballement peut se produire, notamment si :

  • L’engagement des projets se fait en l’absence d’une planification prévisionnelle de la charge
  • La planification de la charge se fait à capacité infinie
  • Le service commercial déroge (spontanément ou sur ordre) au processus de présélection des Appels d’Offres et sature les ressources avales avec des projets qui auraient théoriquement dû être rejetés

Questionnés sur les deux premiers points, les responsables répondent le plus souvent que les estimations de charges sont bien trop pessimistes et que le forçage de charge supplémentaire ne pose pas de problèmes insurmontables. D’ailleurs la plupart sinon la totalité des projets finissent dans les délais.

On leur accordera un point sur l’estimation des charges tant qu’eux-mêmes ou leurs ressources ne connaissent pas l’approche Critical Chain Project Management (CCPM) et un demi-point en ce qui concerne l’achèvement des projets à temps.

En effet, toutes les parties prenantes savent que la date de fin est non-négociable et elles se débrouilleront pour tenir les délais. Voir à ce propos l’article Panique en Développement – la confiscation du temps. Pour tenir les délais, des impasses peuvent être faites sur des tâches, on déroge au processus, on passe en mode dégradé officieusement, des tests sont raccourcis ou omis, etc.

Les commerciaux sont par nature des chasseurs d’affaires. C’est ce que l’on attend d’eux, qu’ils ramènent du chiffre d’affaires et de quoi alimenter l’activité de l’entreprise. Hélas, ces chasseurs talentueux sont généralement "égoïstes" et ne se soucient que très rarement comment les collègues géreront la charge rapportée.

Les primes sur ventes sont également un bon moyen de déroger au processus de présélection, souvent appelé go/no go, qui doit filtrer les affaires auxquelles on désire réellement donner suite de celles qu’il faut écarter, en fonction de critères prédéfinis. Jouer strictement selon les règles risque d’écarter des montants comptant pour le calcul de la prime. Les commerciaux étant directement au contact des clients, il n’est pas rare qu’ils rapportent la voix de ces derniers dans le sens qui les arrange. Combien de décisions sont prises sous le mythique prétexte que le client l’exige, sans que la réalité de cette exigence ne soit questionnée ?

N’accablons pas les seuls commerciaux, car lorsque le portefeuille d’affaires se tarit, bien des chefs d’entreprises ou des décideurs assouplissent d’autorité les critères de rejet des affaires et dégrader les marges juste pour donner de l’activité à leurs équipes.

Les principales déviations étant listées, il convient de rappeler ce que pourrait être un processus vertueux de filtrage et planification.

Le schéma ci-dessous décrit un tel processus, à partir de l’interface commerciale, jusqu’à l’engagement du projet sur acceptation du client.


Mise à jour le Dimanche, 25 Janvier 2015 09:33  

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